Karel Balas Karel Balas

Miel de Minorque : Retrouvons la douce saveur nuptiale

Il y a quelques jours, en me promenant dans les rues de Mahón, je suis tombé sur un joyeux mariage devant la maison communale. Selon les coutumes les plus récentes, une pluie de riz s’est alors abattue, accompagnée de cris et de vœux de bonheur sur les têtes des mariés.

Cette tradition venue d’Asie s’est tellement imposée qu’aujourd’hui nous l’acceptons sans la remettre en question. Cependant, intérieurement, j’ai pensé que nous devrions revendiquer une autre coutume, bien plus appropriée à Minorque. Nous devrions opter pour la distribution de miel, une pratique universelle dans les cultures méditerranéennes, profondément enracinée dans la Grèce antique.

L’une des légendes des dieux grecs est celle de Mélissa, la déesse des abeilles. En ces temps immémoriaux, les prêtresses étaient appelées Melissae. Dans la mythologie, Mélissa était une nymphe à qui les abeilles avaient enseigné l’usage du miel. Il se répandit alors, dans ces contrées, la coutume d’offrir du miel comme souvenir de mariage. On disait qu’en le donnant en cadeau, on invoquait le présage d’une union bénie par l’abondance, l’amour et la fertilité. Aujourd’hui, dans certaines régions de la Méditerranée, cette tradition revient à la mode, et sans aucun doute, sa signification est des plus belles.

Je plaide donc pour que Minorque retrouve cette pratique ancestrale grecque, si pleine de saveur méditerranéenne et de la douceur du miel que notre soleil marin fait naître.Le miel, symbole universel de la courtoisie, permet aux dieux d’affirmer leur immortalité — et aux êtres humains d’atteindre les dons de la sagesse et de gagner le ciel.Comme en Grèce, à Minorque aussi, le miel a été utilisé pour soigner les brûlures ou les plaies, et pour apaiser les maux de gorge.

De plus, dans des pays comme l’Espagne, la France ou l’Angleterre, le voyage que les mariés entreprennent après leurs noces est appelé lune de miel. Cette expression est née comme calque de l’anglais honeymoon, recueilli en 1546 par l’écrivain John Heywood dans l’expression « Hony Moone ». Elle fait référence à la période immédiatement postérieure au mariage, marquée par l’amour et le bonheur. Il est possible que le mot évoque l’idée que le premier mois du mariage (ou « première lune ») soit le plus doux.

Faisons-en une réalité, en l’arrosant de miel beaucoup de miel de Minorque.

Miquelàngel Limón Pons

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Mais ce n'est pas tout !

L’été touche à sa fin. Cette année, la nature nous a offert des mois de lumière abondante et une floraison abondante. Certains agriculteurs expérimentés nous assurent que nous avons connu l'une des saisons de floraison les plus abondantes de ces derniers temps. C'est tout à fait vrai, mais j'insiste toujours sur une vérité modeste et éternelle : Minorque, c'est cela, et bien plus encore. Il y a toujours beaucoup à observer pour combler notre regard dans l'instant présent. Mais il y a plus encore, bien plus encore, dans l'abondance d'hier et l'infini de demain.

Plus encore, bien plus encore, toujours plus encore. Ce phénomène minorquin est très curieux. S'agissant d'un minuscule territoire submergé par la mer, comment expliquer qu'une fleur printanière laisse place à une autre fleur, puis à une autre encore, mille fleurs dans le passé et mille et une mille dans le futur ? Minorque, c'est plus encore, toujours plus. Ma conviction est si forte que, si le lecteur me le permet, je vous invite à me lire désormais dans cette rubrique intitulée « Mais ce n'est pas tout ». À partir d'aujourd'hui, d'hier et de demain, je vous en dirai toujours plus, beaucoup plus, toujours plus sur Minorque.

Miquel Àngel Limon Pons

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Miel de Minorque : un délice digne des rois

Parler du miel de Minorque comme étant le préféré du palais des rois n’est pas une simple phrase poétique. Ce n’est pas non plus une formule commerciale née uniquement du plus basique marketing. Non, bien au contraire. Je pense, en réalité, qu’il s’agit d’une vérité historique, même si nos générations modernes l’ont oubliée.

Il fut un temps, au lointain XIVᵉ siècle, où le Royaume de Majorque et des Baléares était gouverné par le monarque Sanche Ier, surnommé « le Pacifique ». L’une de ses principales distractions, pour se reposer des difficultés du gouvernement, était la chasse au petit gibier. Il aimait surtout parcourir les montagnes de la Sierra de Tramuntana, et séjourner dans une modeste cabane, entouré de gigantesques pins et d’un profond silence, seulement rompu par le souffle du vent.

Un jour, il choisit les sommets du Puig des Teix pour ses chasses. Ce sommet s’élève encore aujourd’hui à plus de mille mètres d’altitude, sur la commune de Deià. Il forme un promontoire serein et spectaculaire sur la mer bleue. Eh bien, le roi baléare insista auprès de ses serviteurs pour qu’ils n’oublient pas un ravitaillement indispensable. Il leur demanda que, parmi les provisions, ne manquent ni les fromages frais de Llucmajor, ni le vin rouge des moniales clarisses, ni le vin albaflor de Banyalbufar et… sans aucune excuse, une quantité abondante de miel de Minorque [J.M. Tous y Maroto, dans le journal La Almudaina, 28-4-1917].

Seul le miel, croyait le roi, lui rendait le repos de ses jambes et tonifiait son corps, après de longues heures passées à courir derrière lapins et perdrix, en montée comme en descente. Oui, le miel de l’île voisine (Minorque) était particulièrement délicat à son goût : sucré sans saturer les papilles, et très tonifiant. Ce n’était qu’avec lui qu’il retrouvait le plaisir de contempler le paysage et, ensuite, de se consacrer aux affaires du royaume.

Sans aucun doute, ce roi d’autrefois, bien qu’il ait vécu il y a sept siècles, était intelligent et sage. Aujourd’hui, nos générations actuelles feraient bien de suivre de tels conseils. Les sages conseils d’un roi qui aimait le miel de Minorque. 

Parler du miel de Minorque comme étant le préféré du palais des rois n’est pas une simple phrase poétique. Ce n’est pas non plus une formule commerciale née uniquement du plus basique marketing. Non, bien au contraire. Je pense, en réalité, qu’il s’agit d’une vérité historique, même si nos générations modernes l’ont oubliée.

Il fut un temps, au lointain XIVᵉ siècle, où le Royaume de Majorque et des Baléares était gouverné par le monarque Sanche Ier, surnommé « le Pacifique ». L’une de ses principales distractions, pour se reposer des difficultés du gouvernement, était la chasse au petit gibier. Il aimait surtout parcourir les montagnes de la Sierra de Tramuntana, et séjourner dans une modeste cabane, entouré de gigantesques pins et d’un profond silence, seulement rompu par le souffle du vent.

Un jour, il choisit les sommets du Puig des Teix pour ses chasses. Ce sommet s’élève encore aujourd’hui à plus de mille mètres d’altitude, sur la commune de Deià. Il forme un promontoire serein et spectaculaire sur la mer bleue. Eh bien, le roi baléare insista auprès de ses serviteurs pour qu’ils n’oublient pas un ravitaillement indispensable. Il leur demanda que, parmi les provisions, ne manquent ni les fromages frais de Llucmajor, ni le vin rouge des moniales clarisses, ni le vin albaflor de Banyalbufar et… sans aucune excuse, une quantité abondante de miel de Minorque [J.M. Tous y Maroto, dans le journal La Almudaina, 28-4-1917].

Seul le miel, croyait le roi, lui rendait le repos de ses jambes et tonifiait son corps, après de longues heures passées à courir derrière lapins et perdrix, en montée comme en descente. Oui, le miel de l’île voisine (Minorque) était particulièrement délicat à son goût : sucré sans saturer les papilles, et très tonifiant. Ce n’était qu’avec lui qu’il retrouvait le plaisir de contempler le paysage et, ensuite, de se consacrer aux affaires du royaume.

Sans aucun doute, ce roi d’autrefois, bien qu’il ait vécu il y a sept siècles, était intelligent et sage. Aujourd’hui, nos générations actuelles feraient bien de suivre de tels conseils. Les sages conseils d’un roi qui aimait le miel de Minorque.

Miquel Àngel Limón Pons

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