Le nouveau parfum doux de Minorque.
La marque Dolçamar entame une nouvelle étape d’expansion avec l’aide de capitaux français et l’objectif de positionner le miel qu’elle produit comme symbole de durabilité et d’excellence.
Le vin, l’huile, le sel, et maintenant, le miel. Depuis plus d’une décennie, le secteur agroalimentaire de Minorque connaît un essor de nouvelles initiatives d’investissement — parfois à mi-chemin entre entrepreneuriat et philanthropie — qui cherchent à redonner vie à des produits de grande qualité, liés à la tradition et aux caractéristiques exceptionnelles de biodiversité qui font de l’île un territoire privilégié. Le projet Apicultura Menorca SL, plus connu sous la marque Dolçamar, produit, distribue et commercialise du miel à Minorque depuis 2012 grâce à l’impulsion et à la vision de l’apiculteur Antoni Anglada. Un miel issu d’une gestion durable, qui a récolté plus d’une vingtaine de prix nationaux et internationaux, et qui s’apprête désormais à entamer une nouvelle phase de sophistication avec la refonte de son image, mais aussi d’expansion, grâce à un investissement de 200 000 euros de capitaux français. L’ambition est de faire de Dolçamar un objet de désir, capable de transmettre toute l’essence de Minorque à travers une seule goutte de miel.
Objectif
L’historien romain Pline affirmait que le miel de Minorque était le deuxième meilleur au monde après celui de Grèce — un produit loué jusque par la royauté et qui, au XVIIIᵉ siècle, s’exportait vers Paris et Londres, comme en témoigne une affiche publicitaire londonienne de l’époque. Chez Dolçamar, non seulement on en est convaincu, mais on le démontre depuis des années : leur miel de fleurs est considéré parmi les meilleurs d’Europe, comme l’attestent les médailles d’or obtenues dans divers concours prestigieux tels que les London Honey Awards ou Biolmiel en Italie.
« C’est un miel très spécial, dont les caractéristiques sont uniques, car les floraisons diffèrent de celles d’autres territoires, et il se distingue également par une touche saline due à l’influence du vent. Il est aussi exceptionnel par le nectar issu de la force des plantes et de la diversité florale que l’île parvient à concentrer sur un si petit espace », explique Antoni Anglada.
« Il est obtenu grâce à des reines autochtones, dont la production reste fragile car la saison est courte, avec une floraison en mai et une autre en octobre, si la chance est au rendez-vous. De plus, tout dépend chaque année des précipitations et des températures », ajoute-t-il. « Chaque ruche peut produire en moyenne entre 3 et 5 kilos lors d’une année sèche, ou entre 10 et 15 kilos si l’année est humide », précise-t-il encore.
Malgré ces contraintes, Dolçamar ambitionne de croître au cours des deux prochaines années, en ajoutant 700 ruches aux 200 déjà réparties sur des domaines à Fornells, Ciutadella et Alaior. L’objectif est de les installer sur toute l’île afin d’assurer une production annuelle minimale, comme si l’on parvenait à pratiquer une forme de transhumance apicole, à l’instar d’autres régions.
Pour réaliser ce projet d’expansion, Dolçamar bénéficie de la complicité d’Emmanuel Javal, un entrepreneur français engagé sur l’île à travers d’autres initiatives, qui considère que chaque pot de miel constitue un emblème de ce que symbolise Minorque en matière de préservation, de progrès et de tradition.
« Au milieu de toutes les menaces environnementales qui pèsent aujourd’hui sur le monde, le miel produit à Minorque devient un symbole de préservation, une vitrine permettant à l’humanité de prendre conscience de sa valeur inestimable — comme si l’on parlait d’un flacon de parfum », détaille Javal.
« Le plus important dans ce projet, pour moi, ce ne sont pas les bénéfices que l’on pourra éventuellement tirer de la vente du miel, s’il y en a un jour, mais toutes les externalités positives que cette nouvelle vision sera capable de générer à travers Dolçamar », ajoute-t-il.
Dans ce sens, ils ont fait appel à l’écrivain et journaliste Miguel Ángel Limón, qui aura pour mission de recueillir et de raconter des histoires autour du monde de l’apiculture insulaire à toutes les personnes intéressées par le projet. Par ailleurs, au cours des deux prochaines années, ils souhaitent également créer un espace sensoriel et expérientiel, conçu comme un atelier, pour organiser des journées thématiques autour du miel, afin de relier histoire, tradition et innovation à Minorque.
Veux-tu que je garde ce style journalistique sobre pour la suite des textes que tu me donneras à traduire, ou que j’y apporte une touche plus poétique et évocatrice, à l’image du storytelling de marque ?